Industrie agroalimentaire : quatre façons de transformer le risque en occasion à saisir
Augmentation de la demande des consommateurs pour des produits de qualité, sûrs et traçables, marché en constante évolution, volatilité des prix, concurrence féroce, complexification de la réglementation, augmentation du coût de l’essence, accès difficile au financement… Les entreprises évoluant dans l’industrie agroalimentaire doivent gérer une quantité importante de variables et un équilibre précaire. John Charalampopoulos, associé chez Richter, spécialisé en services-conseils dans le secteur de l’alimentation, nous livre ici les quatre risques principaux auxquels font face les entreprises agroalimentaires ainsi que les astuces pour transformer ceux-ci en occasions à saisir.
Consolider pour satisfaire un consommateur de plus en plus averti
Le consommateur d’aujourd’hui est un consommateur d’action et informé; il opte pour des choix clairs, conformes à ses valeurs. Exigeant, il s’oriente de plus en plus vers des produits sains, respectueux des animaux et de l’environnement. Cette offre contribue à accroître les coûts de production des entreprises agroalimentaires qui ont alors deux options : l’augmentation du prix de vente, ou la recherche d’économies d’échelle au moyen de la consolidation. Or, bien que les consommateurs soient nombreux à être disposés à payer un produit plus cher pour sa qualité, son respect de l’environnement ou sa traçabilité, les entreprises agroalimentaires optent de plus en plus pour la consolidation, qui rend souvent possible un meilleur soutien dans la mise sur pied des canaux sur le marché, une gestion des opérations plus efficiente et une optimisation de la chaîne d’approvisionnement.
La sécurité alimentaire : de défi à génération de valeur
Autre source d’augmentation des coûts de production pour les joueurs de l’industrie : les nombreuses – et croissantes – réglementations liées au contrôle de la qualité, qui ont aussi leur côté positif. En effet, la réduction en amont des risques relatifs à la sécurité permet aux entreprises non seulement d’économiser à la fois temps et argent (évitant poursuites et enjeux de relations publiques), mais également de favoriser une gestion plus efficace : chaîne d’approvisionnement sécuritaire, obligation de discipliner, de structurer et de documenter les différentes opérations, de la ferme à l’assiette, et par conséquent, meilleure préparation à gérer les risques.
Optimiser les opérations pour assurer une meilleure gestion des risques
Le maintien des marges de profits dans l’industrie agroalimentaire, marché hautement compétitif et fluctuant rapidement, est tributaire d’une gestion adéquate et proactive des risques. Pour ce faire, il est recommandé de mettre au point de meilleures pratiques de gestion liées à la chaîne de valeur et à la chaîne d’approvisionnement, favorisant une souplesse, une réactivité et une capacité d’adaptation cruciales à la survie des entreprises agroalimentaires. Les entreprises pourront ainsi se prémunir contre les hausses à prévoir des coûts d’exploitation, tant discrétionnaires (recherche et développement, dépenses en immobilisations, publicité) que non discrétionnaires (taux de change, énergie, transport, main-d’œuvre, matières premières).
Rester compétitif en innovant sur tous les canaux de la chaîne de la demande
Le succès dans l’industrie agroalimentaire est également lié à la capacité à innover en ce qui concerne les produits, les activités et les relations avec les clients. En effet, comme l’explique John Charalampopoulos, « les entreprises agroalimentaires doivent investir dans la recherche et le développement afin de générer de l’innovation et ainsi augmenter leur compétitivité et maximiser leur croissance ». La mise en place de nouveaux canaux de vente et de marketing ainsi que l’utilisation de plateformes innovatrices de communication avec les consommateurs, via, par exemple, les technologies de l’information et les réseaux sociaux, sont également à privilégier.
En somme, pour prospérer, les entreprises agroalimentaires se heurtent à un besoin pressant de gérer le risque inhérent à la nature de leur industrie. Que ce soit par l’augmentation de leur efficacité opérationnelle au moyen d’une optimisation de leur chaîne d’approvisionnement, par la consolidation ou par l’innovation dans leurs stratégies de production et de mise en marché, elles doivent saisir toutes les occasions s’offrant à elles pour tirer profit de ce contexte changeant.
Cet article a été publié dans la revue Action Canada-France.